Du 18 au 27 avril 2025, une délégation de 20 burundais dont 15 journalistes des médias publics et privés ainsi que 5 cadres, unités des cellules de communication des institutions publiques, a participé dans un « Cours de formation sur les techniques de la communication numérique des grands médias publics et privés et des médias modernes au Burundi » à Beijing en République populaire de Chine. Au cours de cette formation, des conférences couplées des visites sur terrain ont eu lieu. Il a été une occasion de découvrir la modernisation à la chinoise qui pourrait servir de modèle pour l’atteinte de la vision « Burundi Emergent 2040, Burundi Développé 2060 »
La réussite de la nation demande toujours beaucoup d’efforts et de l’expérience tout en exploitant les potentialités existantes, constate-je durant le voyage de formationen République populaire de Chine. Hélas, la grande taille de sa population de plus de 1,4 milliard de Chinois, la prospérité commune du peuple tout entier, l’équilibre entre la civilisation matérielle et spirituelle, une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature ainsi que la poursuite de la voie du développement pacifique en sont les principes de la modernisation à la chinoise, lit-on dans la déclaration du président chinois XI Jinping à travers le rapport du XXe Congrès du Parti communiste chinois au 16 octobre 2022.
Tout compte fait, le Burundi pourrait s’inspirer, d’une manière ou d’une autre, de l’expérience de la Chine en ce qui est de la stratégie de lutte contre la pauvreté, mais en se basant toujours sur les réalités de notre pays. Comme souvent indiqué par la plus haute autorité burundaise, le Burundi regorge beaucoup de potentialités qui peuvent servir de base pour le développement du pays par la valorisation et l’exploitation des ressources disponibles dans chaque entité administrative.
Dans ce sens, les médias ne sont pas uniquement des outils d’information. Nonobstant, ils doivent se positionner comme des acteurs clés et instruments de mobilisation sociale, de sensibilisation aux réformes et priorités nationales, de promotion de la vision du développement et participer activement à la diffusion des politiques gouvernementales qui jouent un rôle non négligeable dans l’amélioration des conditions de vie de la population.
Vers une coopération sino-burundaise pour un développement plus efficace

Pour un développement intégral du Burundi, la coopération bilatérale entre les deux pays pourrait se maintenir avec un alignement particulier à la vision du Burundi 2040-2060 pour mieux appuyer le pays à réaliser le développement national, avec un accent sur les secteurs porteurs de croissance tel que l’agriculture, l’énergie, l’infrastructure, la santé publique et le renforcement des capacités.
En effet, comme le secteur agricole burundais est le principal pourvoyeur d’emplois pour plus de 80% de la population, fournit plus de 90% de l’offre alimentaire et contribue énormément au Produit Intérieur Brut, ce domaine est essentiel pour le développement du Burundi.
Ainsi, tout en adoptant une approche systématique et holistique comme le souligne WU Peng, le directeur général du département des Affaires africaines du ministère des Affaires étrangères de la Chine, lors de son discours d’ouverture d’un séminaire sur ce sujet le 22 mars 2023, « la coopération bilatérale devrait donner la priorité à l’agriculture burundaise par le développement de la chaîne industrielle en matière d’agriculture et l’augmentation de la valeur ajoutée des produits agricoles. »
Cela va aider le pays à réaliser l’objectif national du président Burundais Son Excellence Général Major Evariste Ndayishimiye « pour que chaque bouche ait à manger et chaque poche ait de l’argent » par l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture au Burundi.
L’industrialisation à forte main-d’œuvre pourrait créer beaucoup d’emplois, permettant au Burundi dont la population est jeune, mais ayant un problème de chômage, de tirer profit de ce dividende démographique.
Aussi, la coopération sur l’énergie verte entre la Chine et le Burundi est favorable à combler le déficit en énergie électrique au Burundi.
Le besoin de développer ensemble la télécommunication est plus qu’indispensable pour fluidifier la réalisation des économies à travers le développement des applications des technologies de l’information et de la communication dans tous les secteurs de la vie, qui permet ainsi de réduire la fracture numérique, et soutenir la modernisation du Burundi.
L’interconnexion des infrastructures de transport est une autre priorité des coopérations pour permettre la connexion des tronçons non-connectés, améliorer les installations de sécurité routière, etc.
Enfin, la jeunesse constitue une forte potentialité pour promouvoir les échanges et l’apprentissage mutuel entre les civilisations. Ainsi, dans le développement durable d’un pays, l’éducation constitue un pilier dans la coopération bilatérale. Le renforcement des capacités surtout dans le domaine digital par des institutions chinoises à travers la coopération bilatérale, à savoir l’e-commerce, le Big Data et l’intelligence artificielle, l’innovation audiovisuelle et autres nouvelles technologies va aider le gouvernement burundais à résoudre le défi lié au capital humain.
Forte de son expérience historique en matière de développement progressif, la Chine est capable d’entretenir des coopérations techniques plus pragmatiques, mieux adaptées aux besoins des pays en fonction des conditions locales. La présence chinoise au Burundi reste un enjeu stratégique qui permet au Burundi de poursuivre un mode de développement plus adapté via la Vision du Burundi 2040-2060 et d’une manière plus indépendante sur le plan politico socio-économique.