A l’heure où le monde bascule irrémédiablement vers le numérique, les femmes burundaises commencent progressivement à occuper leur place dans l’univers des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTICs) bien que des défisn’en manquent pas. Ceci leur permet de participer activement au développement socio-économique du pays, voire des objectifs de la vision nationale2040-2060. Les jeunes femmes entrepreneures dans ce domaine s’expriment …
Longtemps marginalisées dans un secteur perçu comme masculin, les femmes burundaises commencent à s’imposer dans le domaine du numérique. « Nous voulons nous faire entendre, acquérir des compétences numériques et profiter des opportunités qu’offre la révolution digitale », fait savoir Mme Darcène Duhikaze, directrice du programme Fem Dev au centre Kithub.

Cependant, les obstacles sont encore nombreux fait-elle remarquer. Elle cite notamment et l’accès limité aux outils technologiques, les stéréotypes de genre et le manque de formation, surtout en milieu rural. « Le chemin vers une véritable égalité numérique reste semé d’embûches », affirme-elle.
Les NTIC; une arme redoutable pour améliorer la production agricole
Pour améliorer la production, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) constituent un outil indispensable pour améliorer la production en ce sens que l’information est reçue en temps utile et au moment opportun, sur notamment la météorologie et les changements climatiques, le marché d’écoulement des produits, la disponibilité des intrants agricoles etc …ce qui permet aux agriculteurs de mieux planifier leur travail », indique Madame Duhikaze.
Notre interlocuteur poursuit ses propos en signifiant que la femme doit être la principale utilisatrice des NTICs étant donné que les chiffres du Recensement Général prouvent à suffisance que les femmes burundaises sont prédominantes dans les activités agricoles.
Un outil d’émancipation sociale
Pour Christa Munezero, engagée au sein de Women in Tech , le numérique est aussi un tremplin entrepreneurial. « Grâce au e-commerce, au marketing digital ou à la fintech, les femmes peuvent lancer et gérer leurs entreprises, toucher un marché plus large et suivre des formations à distance via les MOOCs, You Tube ou d’autres plateformes », fait remarquer cette jeune femme entrepreneure.
Selon toujours ses propos ; « l’autonomisation de la femme via les NTIC ne se limite pas à l’emploi. Elles leur permettent également d’accéder à l’information, de faire entendre leur voix, de revendiquer leurs droits et de promouvoir leur bien être en générale.»
Combattre l’illettrisme numérique
Les stéréotypes sur la place de la femme dans le numérique ont la peau dure. « L’informatique, c’est pour les matheux, les ingénieurs… Cela ne colle pas avec la douceur féminine », lance Rossa, jeune développeur à Gitega. Ce type de propos illustre la perception dominante, selon laquelle les métiers techniques ne sont pas faits pour les femmes ; s insurge-elle.

« Au Burundi, à peine 3 % des femmes s’investissent dans la technologie, contre 97 % d’hommes. C’est un déséquilibre inquiétant », déplore la fondatrice de Women in Tech Global, Ayumi Moore Aoki.
Pour inverser cette tendance, le programme Fem Dev, initié par des femmes du Kithub, lutte contre l’illettrisme numérique. « Nous avons constaté une sous-représentation criante des femmes dans les facultés TIC des universités burundaises.
D’ où Il fallait agir. Lancée en mars 2023, l’initiative Women in Tech , cette organisation vise à combler la fracture numérique liée au genre. Elle repose sur quatre piliers notamment l’éducation, l’inclusion sociale, le business et le plaidoyer ; explique-t-elle
Deux centres d’apprentissage ont déjà vu le jour, l’un à Bujumbura, l’autre en zone rurale. L’objectif est de permettre aux femmes d’acquérir des compétences numériques, de bénéficier de mentorat et d’accéder à des opportunités dans le secteur des technologies, confie Madame Duhikaze qui fait un clin d’œil aux autres jeunes femmes « Etant donné que La révolution numérique est en marche, la femme doivent rester connectées pour suivre le cours»