Le changement climatique et la dégradation des ressources renforcent les inégalités sociales touchant davantage les plus vulnérables. En raison de la division genre du travail, les femmes et les filles sont les premières touchées par les conséquences de la crise climatique. De ce fait, elles ont donc un rôle à jouer dans l’identification des causes, et dans la recherche et la mise en œuvre des solutions ou alternatives durables et résilientes en particulier dans les zones rurales où elles sont responsables de l’agriculture et de la gestion des ressources naturelles. Propos de l’experte en environnement et changement climatique.
Au Burundi comme partout ailleurs au monde, les femmes subissent souvent plus que les hommes, les effets des changements climatiques. Elles sont les premières victimes des catastrophes climatiques, telles que les inondations, les glissements de terrain et la dégradation des sols. Pourtant, leur engagement et leur créativité pourraient transformer ces défis en opportunités, fait savoir Rénilde Ndayishimiye l’experte genre.

Des initiatives communautaires innovantes portées par les femmes
Les femmes membres de la coopérative « Dukingirikibira » de Muramvya préparent des pépinières avec les paniers biodégradables en écorce de bananier.

Faisant preuve d’un esprit d’ingéniosité, ces femmes ont su trouver une solution innovante après l’interdiction d’utiliser des sachets pépinières en plastique, en confectionnant des contenants en écorce de bananier pour remplacer les sachets longtemps utilisés. « Ces paniers en écorce de bananier présentent des avantages sur plusieurs plans. Elles sont biodégradables et servent de fumier puisqu’ils sont mis en terre avec le plant. Comme ils sont confectionnés localement, ils sont moins chers et sont une source de revenus pour ces femmes. Depuis que les sachets en plastiques ont été interdits, elles reçoivent des commandes pour la préparation des pépinières à chaque saison culturale », indique Rénilda Masunzu, promotrice du projet « Dukingirikibira »
La production de ces contenants biodégradables est donc une réelle réussite économique, environnementale et valorise la place de la femme.
Sur la Colline de Nyamugari Commune Giheta, les femmes au sein du mouvement de mutation des communautés paysannes vers l’agro écologie s’affairent à la confection de godets en feuilles de bananier où naîtront des plants de grevillea et de calliandra, arbustes fixateurs du sol se réjouit Madame Léa …..
Selon l’experte engenre, de telles initiatives témoignent leur créativité et leur détermination à construire des communautés résilientes, indique Rénilde Ndayishimiye, experte en environnement.
Des défis en opportunité …..
Pour Rachelle Ntahomvukiye qui habite au site Kinyinya II,lechangement climatique est à l’origine de plusieurs maux dont souffrent les femmes de son site. En effet, Mme Ntahomvukiye constate que les femmes déplacées qui font face aux nouveaux defis de la vie et nécessitentd’être appuyées dans leurs initiatives de résilience face au changement climatique
Claudine Nduwimana, Représentante de la coopérative Dutabaranere groupant les victimes du changement climatique particulièrement la montée des eaux du lac Tanganyika qui ont poussé la population de Gatumba à déménager, indique qu’après avoir bénéficié de la formation sur les alternatives féminines de résilience face au changement climatiques, les femmes ont commencé à faire un recyclage des bouteilles en plastique et autres matières en plastique qui génèrent des revenus leur permettent de gagner leur vie », confie-t-elle.

Claudine Nduwimana aussi indique qu’elle va partager ces connaissances avec d’autres femmes pour étendre ces initiatives au niveau de leur communauté.
Pour que ces efforts portent pleinement leurs fruits, il est indispensable de renforcer l’autonomisation des femmes, de promouvoir l’égalité des genres et de soutenir les politiques d’adaptation au changement climatique qui les intègrent activement, conclut Madame Rénilde Ndayishimiye.