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Le petit Commerce Transfrontalier : Défis et  Résilience  face au Mpox

Le commerce transfrontalier entre le Burundi et ses voisins, notamment la République Démocratique du Congo, constitue une source essentielle de revenus pour de nombreuses familles. Ce petit commerce, qui inclut la vente de produits alimentaires, de vêtements et d’autres biens de consommation, favorise non seulement la subsistance, mais contribue également à la cohésion sociale et au dynamisme économique. Malheureusement, l’apparition du Mpox a engendré une atmosphère d’incertitude qui pourrait handicaper ce commerce si les mesures barrières ne sont pas respectées, précise Bienvenue Hicuburundi, responsable du projet « MupakaShambaLetu ».

Cette maladie virale, se propageant principalement par contact avec des personnes infectées ou des surfaces contaminées, a conduit les autorités administratives et sanitaires à renforcer les mesures de contrôle aux frontières. Bien que ces mesures soient nécessaires pour protéger la santé publique, elles ont des conséquences notables sur le petit commerce. En effet, les restrictions de déplacement ont entraîné une diminution significative du volume des échanges, provoquant une chute des revenus pour de nombreux commerçants. De plus, la stigmatisation associée à la maladie a rendu certains consommateurs réticents à acheter des produits provenant des zones touchées, comme la RDC, l’une des régions les plus affectées.

Réponses et adaptations

« Depuis l’émergence du Mpox, notre travail avec les femmes pratiquant le petit commerce transfrontalier a pris une tournure nouvelle et urgente, » raconte Bienvenue Hicuburundi. Ces femmes, souvent les principales pourvoyeuses de leur famille, se retrouvent en première ligne face aux conséquences de cette maladie.

Des sessions de sensibilisation ont été organisées pour expliquer le Mpox, les symptômes et les  mesures de prévention de cette épidémie. « L’objectif était de dissiper les peurs et la désinformation qui circulent dans les communautés. Former ces femmes en tant qu’ambassadrices de la santé est  indispensable » ajoute-t-il. Des informations sur les bonnes pratiques ont également été fournies, ce qui a été bien accueillies. Les femmes se sentent désormais plus en sécurité pour continuer leurs activités, même dans ce contexte difficile.

Avec l’aide des acteurs du petit commerce et des autorités locales, de nombreux commerçants adoptent des pratiques plus sûres, comme désinfectassiondes surfaces pour rassurer les clients.

Témoignage de Solange Iradukunda, Commerçante à Gatumba

Solange Iradukunda, 32 ans, est commerçante à Gatumba, un important point de passage entre le Burundi et la République Démocratique du Congo. Elle partage son expérience sur l’impact du Mpox sur son activité : « Avant l’émergence du Mpox, le commerce était en pleine effervescence. Chaque jour, je voyais des clients venant de l’autre côté de la frontière. Je gagnais bien ma vie. »

« Avec la déclaration de la maladie par le Ministère de la Santé, les clients ne viennent plus comme avant. Ceux qui osent venir sont inquiets et certains évitent même d’acheter des produits provenant des zones touchées. C’est très difficile  de survivre car ma famille dépend entièrement de ce commerce. J’ai dû réduire mes achats et chercher d’autres moyens de gagner de l’argent. »

Pour faire face à la situation, Solange a commencé à sensibiliser sa clientèle sur la prévention du Mpox. « J’explique à mes clients que nous prenons des mesures de sécurité, comme désinfecter les produits. Cela aide un peu, mais ce n’est pas suffisant. Je suis reconnaissante du soutien des acteurs de la société civile et des agents de santé qui nous ont appris les modes de contamination et de prévention. »

Solidarité et Résilience

Hicuburundi souligne qu’ils travaillent à établir des réseaux de solidarité pour soutenir ces femmes. « Nous avons créé des groupes d’entraide où elles peuvent partager leurs expériences et leurs stratégies d’adaptation. » Malgré les défis, il est impressionné par la résilience de ces femmes, qui trouvent des solutions et s’entraident pour assurer leur avenir.

« Le petit commerce transfrontalier reste une pierre angulaire de l’économie de nombreux ménages. Toutefois, une crise sanitaire peut représenter un défi sans précédent. Il est essentiel que les gouvernements, les ONG et les acteurs du secteur privé collaborent pour soutenir les commerçants et les aider à naviguer à travers cette période difficile, » conclut Hicuburundi.

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